Conférences, spectacle, cinéma, travaux d’Agro-Poésie, boucherie-charcuterie, librairie, atelier de parole, spectacle, cinéma, chevaux, moutons, cochon, poules, oies…
et deux jours de boudin non-stop !
Dans le cadre du festival départemental

« La Science Se Livre »

ENTRÉE LIBRE
(dans la limite des places disponibles)

© Liu Xue

« Les relations de l’Homme et de l’Animal », thème de cet événement des Hauts-de-Seine, de vulgarisation et édition scientifique, nous oblige ! Vingt-six ans à travailler, vivre de et avec des chevaux, des chèvres, des moutons, un cochon, des lapins, une basse-cour, des oiseaux, des chiens et des chats… juste derrière le quartier d’affaires de la Défense n’est pas anodin, je m’autorise même à parler de… politique ! Et, partant, de sa métaphore : poétique !!! Pris, il y a vingt-six ans, au mieux pour des martiens mais plus souvent interpelés assez agressivement « Qu’est-ce que vous faites avec une Ferme en ville ? » et autres « Faut vivre avec son temps ! »… on sait désormais, comme nous l’accorde notre partenaire AgroParisTech, que la Ferme du Bonheur a précédé un mouvement qu’on appelle partout « l’Agriculture urbaine »… Fidèle à moi-même, je ne me satisfais pas de cette mode (il n’y a bien qu’en occident -encore !- qu’on s’est acharné à tenter d’évacuer le Vivant en ville…), l’observe néanmoins avec bienveillance, attends que ça se calme (on apprend qu’il y a maintenant trop de ruches à Paris…) et que raison advienne. Pour autant, l’animal en ville n’est pas aussi généralisé que les salades sur les toits et autres « jardins partagés » ; il est vrai qu’être honnête avec l’élevage d’animaux intime en premier lieu une permanence totale, pas… trente-cinq heures…
Et voilà que, comme par hasard, des voix s’élèvent de plus en plus haut et nombreuses contre le traitement fait aux animaux ! De l’évidence du scandale de l’industrialisation de la production de viande jusqu’aux formes les plus excessives des végétariens, ou vegan… puisqu’on parle de mode… Bingo ! Je l’ai pressenti de très longue date, constatant de surcroît que la tolérance légale d’abattage familial des petits animaux (en gros du poulet au cochon) disparaît petit à petit même des campagnes ! Le mythe se meurt… Le cochon en est l’acmé : une œuvre, un savoir individuel, un rite social : on se rassemble en nombre puisque la viande est fragile et la « corvée » énorme… et le groupe transcende la corvée, devient ledit rite… et une fête ! J’enfonce définitivement le clou en affirmant, dans mon cas à la Ferme du Bonheur depuis une douzaine d’années, la responsabilité de ma consommation de viande : je veux assumer la mort ! Et ça n’a pas traîné : une côte dans nos assiettes, ce n’est plus un aller-retour au magasin et quelques minutes de cuisson sur les deux faces… En quelques mois, nos parts de viande ont drastiquement réduit, on en est à 80 grammes par jour ! Moi qui ai été élevé par des parents qui ont connu la guerre, à 250 gr par repas et parfois même au petit déj, ça m’a calmé ! On entend que c’est aussi un luxe, un plaisir, un loisir… alors que nos besoins sont évidemment bien moins importants que ce que l’industrie (les banques ?) voudraient nous faire croire ; j’en connais même d’aucuns qui n’en ont pas besoin… D’ailleurs, il faut évoquer cette sensibilité, voire sensiblerie : on connaît les fameuses statistiques constatant que les gens qui gagnent le plus d’argent en faisant la manche sont ceux accompagnés d’animaux… Devant la Ferme, la petite rue entrant dans l’Université montre à peu près la même chose : les flux d’étudiants sont si gros qu’ils marchent sur la chaussée ; une voiture y roule, elle klaxonne, si ce sont nos oies, nos poules, nos moutons… on s’arrête, on sourit, on sort même parfois pour mieux voir, montrer aux enfants, photographier… et depuis vingt-six ans, le fait historique a réduit la vitesse… naturellement !
La très bonne occasion donc que cet événement « La Science Se Livre », pour entendre des voix multiples s’exprimer sur le sujet. Gourmands et impatients comme on sait que nous sommes, nous en ajouterons par tous les côtés, à entendre, à voir, à sentir, à toucher, à manger… Et des bêtes, des bêtes, des bêtes… et du boudin non-stop !!!

Samedi 23 et dimanche 24 février 2019

De 10 heures du matin à Minuit

Programme

Le festival « La Science Se Livre » du Département des Hauts de Seine a pour principe la vulgarisation et l’édition scientifique et se déploie donc principalement dans les médiathèques. Aussi, la Ferme du Bonheur recevra la librairie « La Boîte à Lettres » d’Asnières, partenaire de l’événement. Tout le week-end, une table lui sera consacrée, on y trouvera la bibliographie idéale de tous nos intervenants et bien plus…

Samedi 23

10h : Lancement du premier boudin ; pommes rôties et vin blanc en sus…

Toute la journée, visite libre de la Ferme du Bonheur.

Midi : Déjeuner… On vous dit le menu ?!   Réservations par mail

Les Grandes Paroles :

14h : « La queue du chien et la stratégie du pagure » Gilles Clément, l’ami Jardinier, Paysagiste, Enseignant…

15h : « Habiter en oiseau » Vinciane Despret, amie et cousine par étranges alliances comme on aime, éthologue, philosophe et maître de conférence à l’Université de Liège…

16h : Film de Laurent Védrine et Roger des Prés sur Maurice Chaudière, ami-père-frère-amour absolu, artiste et chercheur, sculpteur et poète, apiculteur et gastronome, arboriculteur et philosophe, greffeur et écrivain…

17h : Le Goûter. On peut manger du boudin certes, mais il devrait y avoir de nos confitures… + Lecture par Roger et Yves

17h30 : « Manger des animaux ? » Olivier Bel, berger transhumant en Hautes Alpes, porte-parole PACA de la Confédération Paysanne

18h30 : « L’abattage à la ferme » Stéphane Dinard, éleveur en Dordogne, créateur de l’association de défense « Quand l’abattoir vient à la Ferme »

20h : Le Dîner : c’est cochon, c’est Potée ! Au chaudron dans la cheminée… Réservations par mail

21h30 : Spectacle : « Contre les bêtes » de et avec l’inénarrable Jacques Rebotier
(éd. Française La Ville brûle ; éd. Franco-espagnole Othello)

 

Dimanche 24

10h : Notre si chère cousine Vinciane Despret mènera la danse et vous invitera, vous public, bien au chaud dans la Salle de Bal, à raconter après elle et comme elle « une rencontre avec un animal qui a changé votre vie, ou votre façon de la voir »…

Toute la journée, visite libre de la Ferme du Bonheur et du Champ de la Garde, où on verra les chevaux de trait de l’ami Johnny débarder, défricher, labourer…

Lancement du boudin, bis !

© Delphine de Blic

Midi : DéjeûnerRéservations par mail

14h : Comme tous les dimanches de l’année depuis dix ans, départ avec les moutons au Champ de la Garde, les irréductibles « Travaux Dominicaux d’Agro-Poésie », deuxième étape du Grand Œuvre de la Ferme du Bonheur : « La Fabrique du P.R.É. ». Dix ans de travaux libres, à la main, avec vous public, des scientifiques, des écoles, des entreprises en RSE… Un véritable paysage rural de plus de quatre hectares advient… à un jet de pierre du quartier de la Défense…
On accueille aussi un atelier d’écoute des oiseaux! Alain Cléty, de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), vient voir le Champ, ressentir et évaluer avec le public son « potentiel ornithologique », et peut-être faire des découvertes…

19h : Dîner : les Restes… Réservations par mail

20h30 : Cinéma

« Bovines ou la vraie vie des vaches », d’Emmanuel Gras, 2011

« Secteur 545 », de Pierre Creton, 2006, voir le teaser :  https://vimeo.com/214172494

À l’heure où j’écris tout ça, le jour s’est allongé de plus d’une heure depuis le solstice d’Hiver. Ce week-end de fin février il aura encore gagné une heure et quart… Pour nous autres Paysans, même « de Banlieue » qui vivons dehors, même si on a appris que l’Hiver n’est en rien une « saison morte » ou « triste » ou je ne sais quoi en constatant qu’immédiatement après le solstice le souffle de la Nature reprend et voit les premières fleurs éclore (ah… la délicatesse du Parossia Persica devant la Salle de Bal), c’est quand même une saison plus dure que l’Été : il fait froid et surtout le jour est si court ! Mais cet allongement quotidien nous rend à notre légendaire optimisme, activiste vous le savez. Illustre bien notre Bonheur indécrottable cette citation que m’a envoyée dans ses vœux un homme d’institution fraîchement rencontré que j’aime beaucoup :

« Pour la nouvelle année. Je vis encore, je pense encore: je dois encore vivre, car je dois encore penser. Sum, ergo cogito ; cogito, ergo sum. Aujourd’hui, chacun ose exprimer son vœu et sa pensée la plus chère: soit! Je veux donc dire moi aussi ce qu’aujourd’hui je me souhaitais à moi-même et quelle pensée a cette année été la première à traverser mon cœur – quelle pensée doit être le fondement, la garantie et la douceur de toute pensée à venir! Je veux toujours plus apprendre à voir la nécessité dans les choses comme le beau – ainsi serai-je l’un de ceux qui rendent belles les choses. Amor fati: que cela soit à présent mon amour! Je ne veux mener aucune guerre contre le laid. Je ne veux pas accuser, je ne veux pas même accuser les accusateurs. Que détourner le regard soit mon unique négation! Et, en tout et pour tout, et en grand: je veux, en n’importe quelle circonstance, n’être rien d’autre que quelqu’un qui dit oui. »   Friedrich Nietzsche

Et après ça, on re-lèvera le pied

(sauf le dimanche, c’est sacré vous le savez)

jusqu’à la traditionnelle ouverture de Saison :

« le Printemps des Poètes »

dimanche 17 mars

Soyez prêts !

Je vous l’ai déjà dit :

2019 une année BŒUF !!!