Samedi 8 et dimanche 9 décembre 2018

Samedi 8 décembre

* À partir de 11h : Travaux d’Agro-Poésie au Champ de la Garde sur le P.R.É avec les chevaux percherons
Labour, hersage, désouchage, débardage, charroi… Soupe pour les travailleurs, amenez vos tartes aux pommes et vos brioches.
Inscription (précisez-nous votre heure de passage)

* Double soirée avec la Note Jaune, Plot&Split et Aline Dumont
18h : Spectacle « Bouts d’Amour »
20h30-minuit : Trad bal !
Plus d’infos sur l’événement. Réservations 6 €.

Dimanche 9 décembre
* À partir de 11h : Travaux d’Agro-Poésie au Champ de la Garde sur le P.R.É avec les chevaux percherons
Labour, hersage, désouchage, débardage, charroi… Soupe pour les travailleurs, amenez vos tartes aux pommes et vos brioches.
Inscription (précisez-nous votre heure de passage)

* 18h : Projection du film documentaire « Trait de vie », en présence de Fabien Rabin
Gratuit.
Auteur-réalisateur: Sophie Arlot, Fabien Rabin.
Image: Fabien Rabin
Son: Sophie Arlot
Coproduction: Grenier d’images, France3 Poitou-Charentes, avec la participation d’Equidia Life, le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine, la Procirep- Société des Producteurs et l’Angoa

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UN PROGRAMME HISTORIQUE !!!

D’abord parce que les chevaux reviennent !

Trois percherons défricheront une nouvelle parcelle du Champ de la Garde, au Nord, devant nos terrasses en pierres sèches ; vous évacuerez les arbustes, arbrisseaux et les rassemblerez en tas à l’écart, ou en plessis sur les bords. Ensuite les chevaux laboureront tout le plateau libéré ; vous les suivrez, glanerez les pierres à rassembler aux pieds des futures terrasses ; parfois, des pierres seront trop grosses pour le soc de la charrue, alors, armés de pioches, vous les libérerez et les porterez à plusieurs (comme Roger des Prés : Vivent les communistes pratiquants-non croyants!!!) jusqu’aux pieds des terrasses. Si on a bien bossé, on pourra charroyer : on remplira le tombereau (une charrette brute consacrée au transport de matériaux, des cailloux aux patates) que le cheval ira décharger où il faut.

Chaudron de soupe au lard sur le feu, pas chère, gratuite pour les travailleurs !

Samedi soir,
la Note Jaune,
un choeur et orchestre fidèle de la Ferme du Bonheur donnera spectacle et
BAL MORVANDIOU ! Toutes les infos ici

Et dimanche en fin d’après-midi, rentré à la nuit des incontournables hebdomadaires « Travaux Dominicaux d’Agro-Poésie au Champ de la Garde sur le P.R.É. », on assistera gratuitement dans la Salle de Bal -chauffée !- à un petit bijou de film documentaire :

« Trait de vie » (18h)

en présence de Fabien Rabin, réalisateur

Des expériences de paysans qui pratiquent la traction équestre : des jeunes qui s’y mettent, des vieux qui y reviennent, des autres qui ne l’ont jamais lâchée !!!

Et la soupe à tous les repas !

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Voilà dix ans -ou presque- que je le ressasse : avec le public présent ce dimanche 28 décembre 2008, nous avons «pris autorité (responsabilité pas pouvoir!), commune, spontanée, aléatoire, précaire… LIBRE !!!» sur ce tènement de quatre hectares et quelques, coincé entre le RER pour Saint-Germain-en-Laye à l’Est, le RER pour Poissy au Nord, l’échangeur A14/A86 à l’Ouest et la caserne de la Garde Républicaine au Sud.

Dix ans que nous prenons soin de ce remblai au-dessus de l’A14, la première année un dimanche par mois puis très rapidement TOUS LES DIMANCHES, puis parfois en semaine avec des journées de groupes d’action civique, des groupes de salariés en Journées Responsabilité Sociétale des Entreprises, et enfin tous les jours, toutes les nuits depuis que nous accueillons des volontaires internationaux du WWOOFING, logés avec nous sous la yourte, une caravane antique ou la Khaïma, cette tente dite « Berbère » avec laquelle nous avons vécu les été 2004 et 2007 dans les quartiers dits « Politique de la Ville » de Nanterre.

Dix ans où, sans aucune règle, quelle que soit la météo, chaque dimanche, 2 personnes (au pire) à 130 personnes (au top) nous ont accompagnés, Mathieu chargé des cultures, Florian de l’élevage et moi à restituer ce remblai dont personne, a fortiori l’établissement public «propriétaire» (PLD, Paris-La-Défense ex EPAD) n’ose affirmer la (les?) provenance(s)…

Comme le mythique petit colibri, seul à lutter contre un incendie que personne ne pensait éteindre, en y apportant une goutte après l’autre, la Ferme du Bonheur «fait sa part» humblement mais avec notre ardeur dont tous savent qu’elle n’est pas une légende, sans oublier… notre Bonheur !!!

Et à propos de Bonheur, nos intuitions quant au symbole immense de la proximité du quartier d’affaires de la Défense et de la surface exceptionnelle de ces quatre hectares, induisant mille et unes expérimentations «écologiques» que nous postulions PUBLIQUES, pour la transparence, la pédagogie et … l’espoir, nos intuitions disais-je se sont révélées justes puisque, certains le savent, depuis quatre ans AgroParisTech vient étudier nos méthodes, rejoint il y a deux ans par l’INRA, il y a un an par l’IRD, Boîte à Champignons et Néobab, et, dernier cadeau en date l’INERIS, l’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques !!!

Et (ou mais) de l’autre côté de ces prestigieuses analyses des sols et de nos méthodes pour sa résurrection, nous autres affirmons la production ! Pas seulement agricole, RURALE ! Rurale au sens agricole certes, mais aussi paysagère, biologique, artisanale, technique… sociale… POÉTIQUE! Pas d’outil mécanique : il ne s’agit pas de conservatisme réactionnaire mais d’une posture de justesse et de justice vis à vis du fonctionnement de ce qu’on appelle «le Vivant» : s’il est une notion dont il faut s’exonérer totalement avec la Nature, c’est celle… du temps ! Et ce temps, qu’on pourrait d’ailleurs croire perdu du fait du travail à la main, la Ferme du Bonheur le rattrape au Champ de la Garde parce que nous sommes des foules depuis dix ans ! La «rationalité» (prétendue) de la machine est largement dépassée par «le génie de la main», a fortiori des dizaines et des dizaines et des dizaines de paires de mains qui se rassemblent au Champ de la Garde !

@ Alternacom

C’est une leçon sociale et politique permanente, pratiquée jour après jour depuis dix ans dont le résultat est là, devant nos yeux, en mouvement permanent. Vous vous souvenez peut-être de la fameuse affiche de la grande exposition l’an passé à la Bibliothèque Nationale de France «Paysages Français» où on me voit travailler une parcelle sauvage avec mon cheval de trait devant les immeubles de la Garde Républicaine ; cette photo était extraite d’une série que le photographe Cyrille Weiner avait prise en nous accompagnant pendant plusieurs années, ce projet que nous avons baptisé «la Fabrique du P.R.É.» P.R.É. comme Parc Rural Expérimental, notre propre traduction de ce que les urbanistes, politiques et autres technocrates avaient décidé en 2003 sans même nous en informer: «la relocalisation de la Ferme du Bonheur sur le Grand Axe». Cette série de photo avait fait l’objet d’un livre, dont j’extrais ces phrases de la présentation où l’auteure, Marguerite Pilven nous célébrait, nous «Paysans du Dimanche » :

La friche, avec ses emmêlements de plantes, convertit le territoire en une zone libre, ouverte à de multiples usages. Comme rescapés de villes ou triomphent le repli sur soi, la propriété privée et l’isolement, quelques hommes reconquièrent ici leur temps, leur énergie et leur imaginaire.
… Réapropriation concrète de la friche, ces corps et mains bêchent, plantent, défrichent et Fabriquent le P.R.É. Mais cette réalité première est filtrée, transcrite en une fiction de fin du monde et de paradis perdu. Dans la friche au dessein suspendu, les repères de temps se troublent, ces hommes ressemblent aux premiers et aux derniers.

Paysannes ! Paysans !

Joyeux anniversaire !!!

Roger des PRÉS