Vendredi 3 juin 18h :
Conférence croisée Anne Barbillon – AgroParisTech et Roger des PRÉS – la Ferme du Bonheur
« Recherches scientifiques institutionnelles sur la pollution des sols de la métropole et pratiques intuitives de résilience des « Paysans du Dimanche »

Samedi 4 juin
20h33 pétantes : « théâtre » : « L’homme qui plantait des arbres » de Jean Giono

Dimanche 5 juin
10h30 : Transhumance : de la Grande Arche de la Défense à la Ferme du Bonheur, en passant par le quartier du Parc André Malraux, le Champ de la Garde… (amenez votre pic-nic)
15h : Travaux Dominicaux d’Agro-Poésie / Portes ouvertes de notre Rucher-École
16h (au Champ de la Garde): La Parole de Gilles Clément, jardinier-paysagiste : « la Ferme du Bonheur, le Champ de la Garde… « la Fabrique du P.R.É. » face au changement climatique »


Comme chaque année depuis qu’on a découvert fortuitement en 2003 la décision des technocrates, urbanistes et autres élus locaux de « relocaliser la Ferme du Bonheur » et compris qu’il s’agissait évidemment et surtout de libérer la parcelle actuelle (artistes comme espaces verts ne sont que « variable d’ajustement ») et nous « relocaliser » au moins-disant voire, comme les attaques brutales et tous azimut depuis quelques semaines par la mairie le prouvent… nous détruire, depuis 2003 donc nous avons compris qu’il fallait faire entendre notre propre vision de notre propre « relocalisation » : la Ferme, ses jardins, ses animaux, ses femmes et ses hommes… ne sont pas une coudée de canalisation ni un abribus ! Ce RDV aux Jardins, événement national du Ministère de la Culture, était un médium parfait et, en présence de nos amis et soutiens Patrick Bouchain, architecte et Gilles Clément, jardinier-paysagiste, nous avions convié le public à arpenter ce tronçon du fameux Axe Historique, ou OIN – Opération d’Intérêt National Seine-Arche, 124 hectares d’urbanisme opérationnel sur un périmètre d’investigation de 650 hectares, une marche d’environ 3km depuis la Ferme du Bonheur jusqu’à la Grande Arche de la Défense. Outre l’annonce ce jour même en « prime time » et en sa présence de la démission de Pascal Cribier, paysagiste de l’équipe lauréate du concours international de l’OIN (« nous n’avons certainement pas affaire à un projet d’urbanisme mais une opération immobilière »…) nous découvrions néanmoins des parcelles inouïes, « défendues » depuis des décennies et jusqu’alors par la mairie contre l’extension du quartier d’affaires mais, sous l’ère Jospin, finalement abandonnées à « l’urbanisation ». Inouïes parce que délaissées par l’Homme, la Nature y avait rempli sa mission : vivre ! Et créé des univers bouleversants de diversité, de sauvagerie, de liberté… de poésie !
Dès l’année suivante, nous inversions le sens de cette promenade, partant de sous la Grande Arche vers la Ferme… pour affirmer, face à la coulée historique de béton depuis 2003, un peu d’optimisme, sinon de résistance. Mais le diktat contemporain n’a d’écologique que le verbe, seul l’argent est maître, et nous pleurons chaque jour la destruction d’écosystèmes précieux, écœurés de son accompagnement de discours greenwashing obscènes, notamment celle de la parcelle qui aura eu l’honneur de faire l’affiche de l’exposition « Paysages Français » à la BNF, où le maire, inaugurant sa « promotion » urbaine, rappelle la création de 6 ha d’espaces verts (sur 650 ha…) et l’illustre par une photo… d’un gazon synthétique !!! EN tous cas, chaque année  nous relevons le gant de ce RDV, suivons -ou pas- le thème choisi et rassemblons divers amis, acteurs, activités pour un week-end consacré à l’œuvre agricole de la Ferme du Bonheur, rurale plutôt puisqu’outre les Travaux Dominicaux d’Agro-Poésie, ce week-end propose aussi atelier d’artisanat, démonstration d’apiculture, transhumance urbaine, conférences scientifique, poétique et politique, une espèce de théâtre…

tartines salées et/ou sucrées,
jus de fruits, bières et vins !


Vendredi 3 juin


18h : « Recherches scientifiques institutionnelles sur la pollution des sols de la métropole et pratiques intuitives de résilience des « Paysans du Dimanche »
Anne Barbillon, chercheuse à AgroParisTech a coordonné plusieurs programmes de recherches scientifiques de l’INRAE, l’IRD, l’INERIS et AgroParisTech sur la pollution des sols de plusieurs expériences d’agriculture dite « urbaine » dont celle que nous menons au Champ de la Garde ; elle mène une thèse sur ces cinq années d’études et analyses dont elle fera état ce soir. Avec elle, Roger des  PRÉS, fondateur de la Ferme exprimera les intuitions, les pratiques que les « paysans du dimanche », salariéEs, bénvoles, publics de la Ferme du Bonheur opèrent depuis quatorze ans au Champ de la Garde, en adéquation ou opposition avec les constats des scientifiques…


Samedi 4 juin

20h33 pétantes ! Une heure et quart avant le coucher du soleil, Roger des PRÉS dira le merveilleux texte de Jean Giono « l’homme qui plantait des arbres » en marchant sur tout le territoire investi par la Ferme du Bonheur, cette œuvre d’Agro-Poésie incroyable illustration de l’histoire de Giono ! On croisera Jaki le berger, les moutons qui rentrent exceptionnellement pour ce w-end du refuge où on les a protégés des exactions de la mairie de Nanterre, on boira la soupe aux herbes… On célébrera le postulat de Giono « de faire aimer les arbres ou mieux, de faire aimer planter des arbres » ! D’ailleurs, si l’on veut, on pourra repartir avec un des petits chênes que la Ferme élève… pour vous !

Accueil du public à partir de 18h.


Dimanche 5 juin

10h30 : Transhumance urbaine
Rdv sous la Grande Arche, devant la stèle de l’architecte Johann Otto von Spreckelsen ; on traversera la quartier du Parc André Malraux, admirera les Tours-Nuages d’Émile Aillaud peut-être pour la dernière fois avant la trahison de leur « rénovation », l’École d’Architecture et la Foyer des Musiciens avant les mêmes trahisons… traversera sans rire le nouveau projet « urbain » de l’O.I.N « Seine-Arche », rira jaune du dernier « espace vert » minicipâle en gazon synthétique, se consolera au Champ de la Garde et sortira son pic-nic à la Ferme, avant de retourner au Champ pour les légendaires Travaux Dominicaux d’Agro-Poésie et à…

16h : le Verbe dur et doux de Gilles Clément
Jardinier-paysagiste, écrivain, militant de l’urgence d’une révolution écologique ; il a fait le buzz avec son Parc André Citroën à Paris, son exposition « Jardin planétaire » à la Villette en 2000, a donné des cours au Collège de France, a couru le monde à la rencontre des peuples respectueux de la Terre et au secours des catastrophes écologiques… a créé le Parc du Chemin de l’Île à nanterre
Gilles est un génie, Gilles est clément et miséricordieux, Gilles est radical dans son analyse du désastre écologique et son interpellation du monde à faire la révolution écologique, Gilles soutient la Ferme du Bonheur depuis de nombreuses années, en l’invitant par exemple à la Biennale du Paysage de Versailles dont il est le commissaire pour illustrer, avec vingt autres expériences dans le monde, le thème qu’il a choisi : « la préséance du Vivant ». S’il pourra expliquer en quoi la Fabrique du P.R.É. de la Ferme du Bonheur peut être une expérience juste face au changement climatique, sa parole sera libre de digresser où bon lui semblera, sa vie, son œuvre ne laissant aucun doute…