Jin ! Jiyan ! Azadi !!!
زن، زندگی، آزادی

Du vendredi 26 au dimanche 28 novembre

 

La Ferme du Bonheur est un monde… À un jet de pierre du quartier d’affaires de la Défense, au cœur de la ville de Nanterre qui concentre les pires caricatures du désastre urbain contemporain, mais à la frange du campus de l’Université, elle offre depuis bientôt trente ans une bulle de résistance à la brutalité contemporaine, invente un espace-temps poétique et politique en perpétuelle remise en question, sautant du coq à l’âne en permanence, d’un spectacle sur les écrits politiques de Jean Genet à l’abattage familial du cochon, d’une fête électro à l’apiculture, de la projection d’ «Andreï Roublev» de Tarkovski à l’architecture en pierre sèche, de l’accueil de migrants à la vannerie sauvage, du hammam au quatuor à cordes, de l’exposition de sculptures à la plantation d’arbres de bois d’œuvre… Un journaliste qui ne s’y trompait pas qui parlait de «l’élégante précarité de la Ferme du Bonheur», « Un miracle qui dure… Rassérénant ».
Ce n’est donc pas un hasard si Mylène Sauloy, reporter vidéo sur les routes des pires conflits du monde, a croisé sa route dès les premières heures… Critique du mensonge du monde mais comme nous optimiste-activiste, elle sait la puissance politique de la poésie. Depuis, elle est venue à la maison voir tout, prendre part à tout, du cochon à Genet… et alentours… Nous avons diffusé ses films, accueilli ses spectacles… et sommes bienheureux de lui offrir de partager avec nous sa solidarité avec les femmes en lutte, nous qui avons cette grâce-là d’accueillir une proportion épatante de femmes à nos activités, notamment agricoles, où tous les dimanches nous allons « travailler au Champ », cette parcelle de plus de quatre hectares, dernière friche sauvage et libre du pharaonique projet immobilier qui poursuit le fameux Axe Historique, quatre hectares naguère souillés et pollués, ressuscités jour après jour par notre équipe, des volontaires internationaux, des salariés d’entreprises en RSE, des groupes scolaires ou des « cas sociaux »… en grande majorité… des filles !!! C’est donc en toute logique que nous avons proposé à Mylène cette carte blanche, trois jours pour raconter la malédiction… transformée en révolution!!!
Sans doute à l’ultime bout de la chaîne de toutes les oppressions, colonisations, dominations… ces femmes incarnent ce qui nous anime à la Ferme du Bonheur:

jamais désespéréE !!!

Femmes! Vie! Liberté!!!
Jin ! Jiyan ! Azadi !!!

زن، زندگی، آزادی

 

Réservations

 

 

Le Programme en bref

 

Vendredi 26 Novembre

18h Ouverture !
Vernissage de l’exposition:
20 tirages du livre graphique de Zehra Doğan « Prison N°5 »
10 planches de la BD « Les filles du Kurdistan » de Clément Baloup et Mylène Sauloy
20 Photos de « La guerre des filles » de Mylène Sauloy
Cihan Xan chantera quelques airs kurdes…
19h Dîner Kurde
20h Théâtre :
« La guerre des filles », par Arbre Compagnie, mise en scène de Vanessa Sanchez écrite par Carole Prieur,
inspirée du film éponyme de Mylène Sauloy
21h30 Cinéma :
« Kurdistan, la guerre des filles » documentaire de Mylène Sauloy

 

Samedi 27 Novembre

17h Rencontre:
« Femmes exilées mais pas bâillonnées, lutter encore… ici et là-bas! »
Mylène Sauloy invite des personnalités témoins, actives, chercheurEs, journalistes… représentantEs
d’associations, de mouvements et de groupes de lutte(s)…
19h Dîner Afghan
20h30 Théâtre:
« Au Monde – Récits de femmes et d’exil » » de Mylène Sauloy,
avec Shakiba Dawod l’Afghane et les voix de Mamie Maria la Portugaise, M’mahawa la Guinéenne
21h45 Concert
Ensemble Chakâm : Musique classique persanne mâtinée d’arabe, de Palestine… et de baroque européen !
À quelle heure? En tous cas la bringue !!!
Parce que la joie est et la fête sont les plus belles armes de la résistance !
« Hermanas Caronni » milonga, tango, cacharrera… revisités… « Tin’Fa » accordéon, guembri, percus…
Gnawa revisité…

 

Dimanche 28 Novembre

17h Récit musical:
« Le voyage de M’mahawa » de et avec M’mahawa Bangoura au récit et chant, Farid Chouali aux percus
19h Dîner Guinéen
20h Cinéma:
« Rojava: la Révolution par les femmes » documentaire de Mylène Sauloy
20h30 Cinéma:
« Parvana, une enfance en Afghanistan » fiction animée de Nora Twomey

Tarifs:
Théâtre ou concert 15 / 9 € ; Théâtre et Concert Samedi 25 / 16 €; Dimanche 10 / 6 €
Pass 3 jours 45 / 35 €
Films « à discrétion » ; Expos « libre »

Vous pouvez prendre votre billet en ligne ici

 Plus d’infos :
contact@lafermedubonheur.fr / 01 47 24 51 24


 

Le Programme … en lourd

 

 

Vendredi 26 Novembre

18h : Ouverture !
Vernissage des expositions:
`« Prison N°5 »

20 tirages 40 x 60 du livre graphique de Zehra Doğan

Outre la performance artistique, l’ouvrage graphique présente la question kurde, entre autres, ainsi qu’une histoire sombre de la Turquie (déjà) entre les années 1980 et 1995. Il relate aussi le quotidien des prisons de femmes d’aujourd’hui et la lutte qu’elles y mènent contre les conditions carcérales. La prison N°5 est la sinistre “Geôle d’Amed”, centre pénitentiaire de Diyarbakır, où Zehra Doğan fut aussi incarcérée, et qui fut centre de tortures et de sévices sous la dictature militaire. C’est un pan de l’histoire de la Turquie, qui explique tout autant le présent sous le régime Erdoğan.

L’idée de cette bande dessinée est venue à Zehra à l’intérieur de la prison, alors même qu’elle ne disposait d’aucun matériel de création, tout lui étant interdit. En connivence, elle demanda alors à son amie Naz Öke, qui n’est autre que la créatrice de Kedistan (web magazine original et libertaire qui traite de l’actu du Moyen-Orient en général, de la Turquie en particulier…), et qui lui écrivait plusieurs fois par semaine, de lui envoyer désormais ses lettres écrites sur une seule face, et sur du papier kraft. Plus de cents feuillets plus tard, évadés puis reconstitués, cela donna la matrice du livre que les Editions Delcourt ont édité avec enthousiasme en version française début 2021.

 

 « Les filles du Kurdistan »

Dix planches 50 x 70 de la Bande Dessinée
de Clément Baloup et Mylène Sauloy

Une révolution féministe au coeur Moyen Orient ! « J’ai savouré et documenté depuis bientôt vingt
ans l’épopée du Mouvement des femmes libres, l’essor de leurs autodéfenses féminines, leur réjouissant projet de société. Parmi les révolutionnaires du vaste monde, machistes-léninistes pour la plupart, les Kurdes ont toujours occupé une place à part, tant la présence des femmes y est prégnante. Je tente d’être une discrète passeuse de leur riche histoire de lutte. Passer au documentaire dessiné est une sacrée aubaine. Car, installées dans votre intimité, sur votre table de chevet, elles vous chuchoteront que leur bravoure ne suffira pas à vaincre les nombreux ennemis de la liberté… et des droits des femmes. Que nous devons les soutenir. » Mylène Sauloy

Après avoir suivi des études d’arts à Marseille, à Angoulême puis à Hanoï, Clément Baloup publie
depuis 2004 des albums tournés majoritairement vers la retranscription du réel. Explorant les destins pris dans la tourmente de la guerre, de l’immigration mais aussi des luttes sociales, ses recherches l’ont amené des États-Unis à la Nouvelle-Calédonie en passant par Dubai ou Hong Kong. Ses albums ayant trait au Vietnam ont reçu le Prix du jury oecuménique au festival de BD d’Angoulême (2011) ; le Prix Melouah Moliterni (2011) ; le Prix coup de coeur de Médecins Sans Frontière (2011) ; le Prix coup de coeur Michelin (2012), le Prix Nouveau Mangaka (2012) ; le Prix du meilleur album au festival BD de Moulins (2014). Ses ouvrages ont été traduits dans de nombreuses langues et sont au programme de plusieurs universités (notamment Harvard, USA et Melbourne University, Australie). Clément Baloup consacre également une importante partie de son temps à l’enseignement des techniques de narration séquentielle en école d’art et universités.

« La guerre des filles »

Vingt photos 80 x 120 de Mylène Sauloy

Le Kurdistan s’étend sur quatre pays : l’Iran, l’Irak, la Turquie et la Syrie. Dans cette région où naquit le patriarcat, des héroïnes anonymes, refusant leur destin immuable, s’organisent, s’arment pour se défendre, affrontent Daesh en première ligne tout en mijotant un projet de société paritaire, écologique, multiconfessionnelle qui enchante jusqu’aux grands-mères. Après avoir recouru aux Kurdes pour combattre les djihadistes, les « grandes démocraties occidentales » démissionnent face aux puissances guerrières qui œuvrent à ensevelir cette expérience inspirante…

 

19h Mezzé Kurdes Syriens… Woaw! Miam!

Mulham Hendawy, journaliste syrien réfugié en France depuis 2018, ne travaille pas et a donc le temps pour cuisiner: Hoummous, Baba Ganouj, Kébé Nayé, Fatoush… les fameux Mezze !
Et en dessert, Halawet Aljiben !

20h Théâtre
« La guerre des filles »

par Arbre Compagnie, mise en scène de Vanessa Sanchez, écrite par Carole Prieur, librement inspirée du film éponyme.
avec Isabelle Côte Willems, Sephora Haymann, Marie Colucci, Pascal Loison.

« La guerre des filles » adaptée au théâtre retrace par petites touches sensibles l’Histoire d’une révolution inédite au Moyen-Orient. Quand les femmes sont obligées de prendre les armes pour défendre leur peau et lutter contre la barbarie, elles en profitent pour se libérer du système patriarcal qui les opprime depuis des siècles et réfléchir à un modèle de société plus juste et harmonieux… Cette histoire se passe au Rojava, territoire au nord de la Syrie habité par des Kurdes. Aujourd’hui.

L’histoire du mouvement de libération des femmes kurdes jusqu’à la mise en place d’une société écologique, démocratique et féministe m’a séduite parce qu’elle parle d’utopie alors même que la situation au Moyen-Orient, et particulièrement en Syrie, semble inextricable et que Daesh veut imposer son obscurantisme. L’espérance peut donc naître dans les pires situations. Quand mon amie Mylène Sauloy m’a parlé de son projet de film sur les femmes combattantes en Turquie, Irak et Syrie, je me suis immédiatement sentie interpellée par ce sujet.Elle est partie là-bas, elle a filmé et recueilli l’horreur et l’espoir. J’avais été fortement marquée par l’attentat de Charlie Hebdo et je me demandais comment transmuter artistiquement ce choc. Ce film venait m’apporter la réponse que j’attendais. Car il est résolument optimiste et constructif. Je ne veux plus de catastrophisme, on en a assez soupé… on n’a plus le temps ! Là-bas, des femmes en sont arrivées à prendre les armes pour se défendre. Ce qui m’intéresse le plus au-delà de la guerre et des armes c’est que non seulement cela ne les a pas fait tomber dans une violence aveugle ou un désir de vengeance, mais qu’en plus elles rêvent et élaborent un monde plus juste. Face à la violence, un point de non-retour a été franchi qui accélère la cadence des prises de décisions, de libérations et de réalisations.Elles font la guerre tout en prenant le temps de s’instruire et de s’attaquer à des questions a priori bien loin de leur quotidien sous l’horreur de Daesh: mixité, égalité, condition masculine, démocratie et même… écologie ! Elles s’inspirent de Rousseau, de la Commune de Paris, d’Olympe de Gouges, de Rosa Luxembourg ou encore de Noam Chomsky et de Murray Bookshin! Et vont jusque’à appliquer des séances de médiation avec les hommes lorsque’ils sont trop déstabilisés…

Vanessa Sanchez

21h30 Cinéma
« Kurdistan, la guerre des filles »

de Mylène Sauloy
Documentaire, 2016, 52m

« Femmes ! Vie ! Liberté ! »… De Paris à Kobane, du Kurdistan de Turquie au Sinjar en Irak qu’elles venaient tout juste d’arracher à la barbarie de Daesh -des centaines de femmes scandent le même slogan à l’unisson.

Kalachnikov dans une main, contrat social dans l’autre, de jeunes combattantes aux sourires éclatants paradent dans leurs jeeps et redonnent espoir aux femmes de la région, victimes des atrocités djihadistes, mais aussi d’un patriarcat misogyne et oppressant. Au Rojava – le Kurdistan de Syrie – elles vivent une révolution des femmes au sein d’une révolution sociale.

Ces combattantes ne surgissent pas là par hasard. Elles sont les héritières d’un mouvement créé il y a bientôt trente ans en Turquie et renforcé dans les montagnes du Qandil au nord de l’Irak : « le parti des femmes libres ». Sa fondatrice, Sakine Cansiz, devenue une icône, a été assassinée à Paris en janvier 2013… D’abord initié au sein du PKK (le parti des travailleurs du Kurdistan), ce mouvement radical rassemble aujourd’hui des centaines de femmes venues de France, d’Allemagne, de Suède qui ont rejoint des compagnes syriennes, irakiennes, iraniennes ou turques.

Et tandis que de jeunes Européens rallient Daesh et son califat barbare, elles poursuivent un objectif ambitieux : changer l’histoire du Moyen Orient en mettant en place – les armes à la main -une société démocratique, écologique, basée sur l’égalité hommes/femmes. Une société où les femmes constitueraient bien une moitié réjouissante de l’humanité.

Samedi 27 novembre

17h Rencontre

« Femmes exilées mais pas bâillonnées, lutter
encore… ici et là-bas! »

Mylène Sauloy invite des personnalités témoins, actives, chercheurEs, journalistes… représentantEs d’associations, de mouvements et de groupes de lutte(s)…

Pour introduire la parole on diffusera un court-métrage du « Jeune Cinéma Afghan »:

« Swap »

2014, Afghanistan, 11mn, de Masood Eslami, écrit par Masooma Ibrahimi

Une toute jeune fille parvient à l’âge à haut risque du .. mariage…

Femmes exilées mais pas baîllonnées…
Lutter encore, ici et là-bas…

Comment lutter depuis l’exil?
Comment transformer l’exil en tremplin?
Comment être une femme afghane, kurde, guinéenne, russe, loin de sa terre?
Comment être ici, et encore là-bas… Comment lier les luttes ici et là-bas?

Kurdistan :

Berivan Firat, Mouvement des Femmes Kurdes en France, porte-parole des relations extérieures du CDKF (Centre Démocratique du Kurdistan France)
Melike Yasar, porte-parole des relations internationales du Mouvement des Femmes Kurdes en Europe (TJK-E), après six ans en Amérique Latine.
Denize, internationaliste au Rojava (Kurdistan de Syrie) pendant cinq ans.

Afghanistan :

Mursal Sayas, siégeait à la Commission indépendante des droits humains, Unité de protection des femmes, arrivée après la chute de Kaboul…
Najiba Noori, réalisatrice de films et photos documentaires, travaillait à l’AFP à Kaboul, arrivée après la chute de Kaboul…
Soheila Mohebi, cinéaste ultra primée, en Europe depuis 2009 (Italie, puis Angleterre)
Kawa Jobran, sociologue, journaliste, arrivé après la chute de Kaboul…

Syrie :

Hala Mohamad, poétesse syrienne, vit à Paris, a publié deux recueils de poésie en France, autour de l’exil.

Guinée :

M’mahawa Bangoura, a lutté contre l’excision des fillettes en Guinée, membre de l’association Voies Libres à Saillans en Drôme (accueil de migrants, Maison de Verchery), et Femmes en Luth à Valence (organisation de femmes exilées de 27 nationalités !)

La rencontre sera animée par Sacha Koulaeva, activiste des droits humains (Russie, Europe de l’Est, France), enseignante à Science-Po-Paris
Les traductions français-anglais-espagnol seront assurées par Romane Bernard, étudiante à Sciences-Po

 

19h Dîner Afghan… Woaw! Miam!

C’est Shabnam Widi, une amie de Shakiba Dawod, arrivée d’Afghanistan en 1987, entrepreneuse du bâtiment dont le hobby est la cuisine, qui nous mitonnera des Mantoo (les raviolis afghans) et en dessert des Roth qu’on mange avec le thé noir parfumé…

 

20h30 Théâtre:
« Au Monde »

Récits de femmes et d’exil…

Par Marcho Doryila, conception Mylène Sauloy, avec Shakiba Dawod (Afghanistan),
et les voix et images de Mamie Maria (Portugal) et M’mahawa (Guinée)
Collaboration artistique: Vanessa Sanchez; Mise en images: Annie Barel; Immersion vidéo:
Antoine Meissonnier; Paysages sonores: Antoine Larcher

Public, vous êtes enveloppés par cinq écrans en presque-cercle de 270° sur lesquels sont projetées des peintures de la ville de Kaboul, des montagnes iraniennes, de familles hazaras… qui s’animent au gré d’inventions picturales de la peintre Annie Barel… au son de musiques ethniques, contemporaines, de bruits de guerre ou de tempêtes…

Au centre, devant vous, Shakiba Dawod, Afghane de l’ethnie Hazara, grandie avec sa famille en Iran, qu’elle a fui, son père régulièrement emprisonné, convertie pour échapper aux mariages forcés… parle: maudite de son statut de femme dans l’Afghanistan dont on sait la brutalité, elle est arrivée en France en 2005 grâce à Ariane Mnouchkine venue à Kaboul former la troupe de théâtre Aftaab (soleil en Dari)… Elle « dialogue » avec les écrans où apparait Mamie Maria, portugaise de 88 ans, libérée à la mort de son mari dela violence qui a jalonné sa vie et celle de ses six enfants… Elle s’est emparée de cette liberté et la défendbecs et ongles, comme celle de ses filles ! À son tour apparaît sur les murs M’mahawa la Guinéenne, qui achoisi l’exil pour empêcher l’excision de sa fille… Un an d’errance dont on présume des horreurs… avant d’atteindre la Drôme où elle rencontre une association de femmes en lutte… dont elle devient une des amazones !

21h30: Concert
« Chakâm »

Sogol Mirzaei: Târ, Christine Zayed: Qanun, Chant,
Marie Suzanne de Loye: Viole de gambe

L’ensemble Chakâm, du nom d’une forme poétique ancienne, est formé en 2014 par Sogol

Mirzael (Iran) pour célébrer la tradition musicale personne. Au fil des tournées, le projet s’engage sur de nouveaux chemins puisant dans les traditions respectives (Palestine, Arabies…) des membres qui le rejoignent pour tracer des compositions résolument personnelles. C’est en 2020 que Chakâm prend sa forme actuelle. Son répertoire est bâti selon les codes du Radif, le corpus de musique classique iranienne, ainsi que des maqâms et des mawazeens, modes et rythmiques arabes; son univers se situe à la croisée des parcours: nostalgie des terres quittées, déracinement et idéalisation d’un ailleurs qui s’efface au fil du temps… mais aussi vitalité incessante de l’expérience et de la découverte.

 

À quelle heure la Bringue?

Dans une Argentine qui a fondé son identité sur un prodigieux melting pot, « Las Hermanas Caronni » connaissaient déjà le monde avant de naître tant la diversité de leurs origines avait pris source aux quatre coins du globe. Un monde qu’elles parcoururent leur instrument en bandoulière et dont les rencontres inspirèrent leurs disques. Fortes d’un solide bagage classique dont elles n’ont pas voulu garder le carcan, elles se jouent des styles et des modes pour magnifiquement mettre en musique une « mélodie des choses » chère à Rilke, évoquer les jours pluvieux du Macondo de « Cent Ans de Solitude », et s’emparer du rêve andalou de Jim Morrison. Cette liberté illumine leurs compositions où elles donnent libre cours avec gourmandise à leur talent d’instrumentistes, la majesté des graves de la clarinette de Gianna et le violoncelle parfois rageur de Laura ignorant superbement les étiquettes stylistiques. Plein du parfum de leur Argentine natale, voilà le beau voyage de deux vraies « musiciennes du monde » sur les chemins enchanteurs d’une musique sans frontières.

Tin’Fa (Martine Mounier accordéon Farid Chouali guembri percus) tisse de délicates passerelles sonores entre les rives de la Méditerranée, sur des textes poétiques en arabe et en français, où s’entrelacent les rythmiques du derbouka, la gravité du guembri, les lignes mélodiques d’un accordéon…

 

Dimanche 28 novembre

17h : Récit musical…

« Le voyage de M’mahawa »
M’mahawa Bandura, récit, chant, Farid Chuali, percussions

M’mahawa Bangoura, guinéenne, s’oppose à l’excision de sa fille M’mah de 5 ans. Famille, belle-famille et imams se déchainent. S’ensuivra un incroyable périple qui les amènera elle et sa fille à rejoindre, en Europe, la lutte des femmes exilées…

M’mahawa nous dira quelques mots de « Femmes en luth » une association de femmes exilées en Drôme, dont elle est devenue membre, qui réunit des femmes de vingt trois origines …

19h Dîner Guinéen… Woaw! Miam!

Et hop ! Farid Chouali lâche son guembri et va filer la main à M’mahawa qui va nous faire son Mafé!!! Le dessert… Y a quoi comme dessert en Guinée ? Surprise…

 

20h: Cinéma
« Rojava: la Révolution par les femmes »

Documentaire de Mylène Sauloy, 2018, 26mn

 

20h30: Cinéma
« Parvana »

Dessin animé, fiction, 2017, de Nora Twomey

En Afghanistan, sous le régime taliban, Parvana, onze ans, grandit à Kaboul ravagée par la guerre. Elle aime écouter les histoires que lui raconte son père, lecteur et écrivain public. Mais un jour, il est arrêté et la vie de Parvana bascule à jamais. Car sans être accompagnée d’un homme, on ne peut plus travailler, ramener de l’argent ni même acheter de la nourriture. Parvana décide alors de se couper les cheveux et de se travestir en garçon afin de venir en aide à sa famille. Risquant à tout moment d’être démasquée, elle reste déterminée à trouver un moyen de sauver son père.

Parvana est un conte merveilleux sur l’émancipation des femmes et l’imagination face à l’oppression

Pendant les trois jours

Librairie « La Boîte à lettres »

Librairie indépendante depuis 1943 à Asnières, qu’on peut voir ici et là comme au théâtre des Amandiers, on tient une table à la Ferme où trône une bibliographie de Mylène Sauloy, de Shakiba
Dawod… et bien d’autres…

 

Mylène Sauloy

 

Née à Marrackech, armée à Paris d’un diplôme d’architecte et d’un doctorat en sociologie, Mylène Sauloy passe une vingtaine d’années en Colombie, d’où elle publie livres, chroniques et enquêtes, assure la correspondance radio de RFI, réalise de nombreux reportages pour des magazines de télé, et des documentaires pour toutes les chaines (sauf deux !) sur les guérillas, les mouvements sociaux, la mafia dans l’Etat, les tourments du monde indien, mais aussi la musique. Depuis la Colombie, elle sillonne le monde, se rend une trentaine de fois en Tchétchénie sur les deux guerres – où elle filme et réalise tous les formats (JT, mags et 7 docs), co-réalise une série sur les Musiques de résistance des peuples opprimés (Kurdes, Ouigours, Albanais..) et plusieurs portraits de femmes – ou groupes de femmes – en lutte. Elle réalise aussi webdoc et reportages pour Arte en itinérance, depuis son camion-cinéma dans le Caucase ou en Amérique du sud. Parmi ses films fétiches, « À qui profite la cocaïne ? », « Danse avec les ruines », « Babel Caucase toujours ! », ou « La Guerre des Filles »…

Elle a fondé l’association Marcho Doryila ( « Que la Liberté entre avec vous » Bienvenue en Tchétchène) qui s’est fixée pour mission de promouvoir des échanges culturels et universitaires avec les zones de conflit… Spectacles musicaux, événements de rue, expositions, films… créés en ateliers avec des populations fragiles, isolées… intégrant des artistes venus de « là-bas »… Désormais, Marcho Doryila veut « s’établir » sur la scène théâtrale contemporaine en cherchant des formes propres à sa nature multiethnique et voyageuse, et en optant pour mettre au service de créations engagées des technologies innovantes ; étonnantes.
Aujourd’hui, Mylène s’est lancée dans une création collective immersive « Au Monde – Récits de femmes et d’exils », vient de publier une BD illustrée par Clément Baloup et inspirée de ses films sur les femmes kurdes, et monte ce festival de femmes révolutionnaires à la Ferme du Bonheur:

 

 

 

220 avenue de la République 92000 NANTERRE T. 01 47 24 51 24
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