Programme complet

 

Entrée libre

 

Vendredi 7 juin – 18h à la Ferme : programme détaillé ici, inscriptions là

  • Conférence inaugurale annuelle de l’ensemble des institutions scientifiques opérant sur les terres de la Ferme du Bonheur
    « Acte III : Problématiques d’une agriculture heureuse ». Animée par Anne Barbillon d’AgroParisTech

Samedi 8 juin – dès 10h : programme détaillé

  • Toute la journée  à la Ferme: la laine de nos moutons : ateliers théorique et pratique menés par Nicolas Poupinel, éleveur, expert lainier, tondeur… en Bretagne : lavage, cardage, filage… Usages : Construction de feutre, isolation thermique, etc. Atelier pratique  au Champ de la Garde: restauration de la Khaïma saharienne avec la laine de la Ferme
  • Toute la journée  au Champ de la Garde: portes ouvertes au Rucher, animées par les formateurs et les adhérents du Cycle annuel d’initiation à l’apiculture de la Ferme
  • Bouillon dès midi dans le chaudron au Champ de la Garde. Dîner Quel dîner ? Encore surprise, à la Ferme…
  • 21h à la Ferme : « La Jeune Parque » par Claire Gautrot : où le poème de Paul Valéry dialogue avec les Suites 1 et 2 de Johan Sebastian Bach…

Dimanche 9 juin – dès 10h : programme détaillé

  • 10h : Départ de la Transhumance Historique : avec nos moutons, nous transhumerons de la stèle de Johan Otto von Spreckelsen sous sa Grande Arche de la Défense jusqu’à la Ferme, en passant par le génial quartier du Parc André Malraux, le nouveau projet dit « urbain »… et notre bien-aimé Champ de la Garde !
  • Toute la journée  à la Ferme: la laine de nos moutons : ateliers théorique et pratique menés par Nicolas Poupinel, éleveur, expert lainier, tondeur… en Bretagne : lavage, cardage, filage… Usages : Construction de feutre, isolation thermique, etc. Atelier pratique  au Champ de la Garde: restauration de la Khaïma saharienne avec la laine de la FermeAgneau rôti à la broche au Champ de la Garde dès midi
  • À 15h, départ de la Ferme pour les incontournables « Travaux Dominicaux d’Agro-Poésie au Champ de la Garde sur le P.R.É. »
  • Intronisation des nouvelles espèces élevées à la Ferme et au Champ de la Garde, toutes en voie d’extinction : porcs Blanc de l’Ouest, poules Lyonnaises et Combattant du Nord…
  • 19h au Champ : « Lecture écolo-animalo-musicale » avec Romain Falik, théorbe, Jean-Charles François, percussions, Marie Jorio, soprano

Et l’on rentrera chez soi…
éperdu de…
Bonheur !

Un événement du Ministère de la Culture

 

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Aaaah… Que l’on aime cette Grand-Messe nationale !

C’était en 2003, nous nous emparions pour la première fois de ce rite du Ministère de la Culture le premier week-end de juin, juste après la fabuleuse surprise de la découverte de la décision de nos « représentants » de relocalisation-de-la-Ferme-du-Bonheur-sur-l’O.I.N.-«Grand-Axe»… Conscients que nous avions intérêt de réfléchir nous-mêmes à notre propre « relocalisation », nous donnâmes ce dimanche 8 juin rdv au public à la Ferme et remontâmes avec lui le tronçon de l’Axe Historique jusqu’à la Grande Arche de la Défense, cette O.I.N. Opération d’Intérêt National « de la Seine à l’Arche », accompagnés de quelques personnalités amies architectes, paysagistes, urbanistes Gilles Clément, Patrick Bouchain, Pascal Cribier, Sara Lubtchansky… et nos moutons… Les espaces naturels traversés, plusieurs dizaines d’hectares à l’époque, bien qu’ils furent au centre d’un urbanisme dont le seul nom de Nanterre peut évoquer la brutalité, étaient d’une richesse biologique incroyable… et inspirèrent notre projet de la Fabrique du P.R.É. comme Parc Rural Expérimental, rétablissant immédiatement justice en remplaçant le mot « relocalisation » par « développement ». En effet, si la seule certitude qu’on peut décemment avoir vis à vis d’un territoire -du foncier comme ils disent- c’est qu’un beau jour on sera en dessous à composter… En attendant, aujourd’hui et ici, nous fabriquons le pré. Nous n’avons pas peur des migrations -c’est avec des caravanes que nous nous sommes installés à Nanterre l’Hiver 1992/93- mais l’Œuvre qui s’y est depuis échafaudée jour après jour, pierre après pierre, Homme après Homme… mérite, comme les urbanistes lauréats du concours international pour l’O.I.N. l’ont inscrit dans le marbre de leur dossier, considération singulière. Le bâti est assez précaire pour ne pas s’attrister de sa démolition, mais la méthode et son Histoire ? Les jardins, les animaux, les Hommes ? La relation à l’environnement ? … Le public ???

C’est ce qui a fait naître cette idée du P.R.É., qu’on a nourrie sans cesse dans nos esprits et nos cœurs jusqu’à en écrire quelques premières phrases dans le livre qui raconte la Ferme du Bonheur dans la collection que dirige Patrick Bouchain chez Actes Sud. Il a fait date semble-t-il puisqu’on entend partout, jusque dans la bouche de Daniel Breuiller, vice-président de Paris-Métropole en charge de l’Environnement, que « la Ferme du Bonheur a inventé l’agriculture urbaine » ! Ça nous flatte mais nous restons simples, il n’y a guère qu’en Occident -encore…- qu’on a fatuitement considéré la Nature comme un ennemi à asservir, combattre voire éradiquer ; partout ailleurs il n’est pas rare de voir du végétal et de l’animal aux centre des villes les plus denses. Aussi, grâce à ce cadeau que Bouchain a fait à la Ferme, les aménageurs de l’O.I.N. (EPAD puis EPASA puis EPADESA et désormais PLD après Nième réforme territoriale…) ont-ils accepté qu’en 2008 le RDV aux Jardins de la Ferme du Bonheur pourrait installer un « campement » public éphémère sur l’Axe ! Aux pieds d’une architecture monumentale, la Préfecture des Hauts-de-Seine, l’Hôtel du Département et le Tribunal de Grande Instance, nous avons donc organisé un week-end d’une densité folle : une nuit de musique, une nuit de cinéma, une nuit de théâtre, des ateliers, des conférences, un marché paysan, une librairie, des repas bruegheliens… et des promenades sur les dernières friches sauvages, dont l’une a fait la fameuse affiche de l’exposition à la BNF en 2017/2018 « Paysages Français ». Tout au long du week-end, le public nous a sans cesse remercié chaleureusement d’un « rare signe d’optimisme »…

© Cyrille Weiner

Quelle responsabilité nous incomba alors ! Donner de l’optimisme en France, quand on dit que le moral y est plus bas… qu’en Afghanistan… Alors, pour commencer, tout simplement, cette transhumance annuelle devint mensuelle, chaque dernier dimanche du mois ! Mais à peine six mois plus tard, les bulldozers saccageaient cette parcelle si incroyable que son image avait dépassé nos frontières nationales : ce « paysage français » allait gagner sa « promotion » immobilière… Aussi, dimanche 28 décembre 2008, avec la vingtaine de personnes ayant bravé le froid et la douleur, sur la dernière parcelle sauvage et libre de l’O.I.N., nous avons planté un néflier, illustration de la simplicité de notre postulat, et « avons pris autorité, commune, spontanée, aléatoire, précaire… libre » sur ces ultimes quatre hectares et quelques, torturés, souillés, pollués… mais sauvages et libres… « naturels » ! Il aura fallu à peine un an pour que l’engouement du public, le bonheur des intérêts que la Nature nous rend à l’exponentielle des soins que nous lui portons, pour que le rdv mensuel devienne hebdomadaire : tous les dimanches, qu’il pleuve, vente, neige, gèle ou fasse grand soleil ou sous canicule, un petit peuple hasardeux, aléatoire, bigarré, sans autre identité que l’infini et le commun, se rassemble entre deux, sept, vingt, trente… une fois cent trente… au Lieu que nous avons finalement Dit « Lieu-Dit du Champ de la Garde » puisque l’élément dominant de la parcelle est la caserne de la Garde Républicaine, un petit peuple de travail se rassemble et « Fabrique le P.R.É. ». Une paire d’années plus tard à peine, stagiaires, étudiants ou gens qui cherchent un autre sens à leur vie, ainsi que volontaires internationaux, et enfin salariés d’entreprises qui donnent leur fameuse journée « RSE – Responsabilité Sociale des Entreprises » occupent le Champ de la Garde… s’occupent du Champ de la Garde tous les jours et enfin les nuits ! Nous y opérons sans aucune machine ! Pas par je ne sais quel pittoresque, conservatisme ou écologisme réactionnaire, non ! Pour être en équilibre, en partage, en justesse et en justice avec le fonctionnement de la Nature, notamment sur la notion du temps… Ainsi de la méthode de travail : libre ! On a cinq minutes à donner au Champ de la Garde ? L’acte commis alors peut générer des merveilles ! Des jours entiers à donner ? On aura deux haricots… Deux haricots ?! Deux merveilles ! Une leçon sociale et politique permanente, d’une modestie vertigineuse… La plus belle illustration de cet infini commun est dans les terrasses en pierre-sèche que nous édifions depuis les premiers jours avec les espèces de cailloux que nous extrayons du remblai que nous avons trouvé : des pierres si lourdes qu’il a fallu être nombreux à les monter, à les dresser… ne tiennent que parce que des enfants, des vieux ont empilé pour les soutenir des petites pierres, des pierres moyennes, des pierres rondes, des pierres carrées, des pierres de toutes formes…

@ Alternacom

Parfois (je pourrais dire aussi bien par endroits), parfois notre nature (entendez aussi bien la nature sur notre planète et ce que chaque jour à notre réveil nous sommes), parfois notre nature dans le même instant et le même lieu nous dispose et propose, nous incite et invite à un pré. La parole aussitôt s’enfle dans notre gorge: nous nous croyons au paradis.

Francis Ponge, “La fabrique du pré”

Mais l’on s’égare… On va encore être taxé de romantisme…

OUI ! Assez de Paroles ! Des Actes !!!

Et bien en voilà ! Le Rendez-Vous aux Jardins du Ministère de la Culture est l’occasion d’une célébration de l’activité « rurale » de la Ferme du Bonheur. (Nous disons rurale pour qu’immédiatement, le « pré » soit présent : l’agriculture évidemment mais tout le reste que la Ferme pratique : l’architecture, l’urbanisme, l’action sociale, la formation et la pédagogie, les arts, tous les arts, les fêtes… une économie, une société… rurale !). La Ferme et le Champ de la Garde seront ouverts dès vendredi soir et jusqu’au dimanche soir pour dispenser un programme tous azimuts. On peut même planter sa tente ou réserver sa place sous la grande Khaïma saharienne « de banlieue » !!!

La culture, mot et concept est d’origine romaine. Le mot « culture » dérive de « colere » – cultiver, demeurer, prendre soin, entretenir préserver – et renvoie primitivement au commerce de l’homme avec la nature en vue de la rendre propre à l’habitation humaine. En tant que tel, il indique une attitude de tendre souci, et se tient en contraste marqué avec tous les efforts pour soumettre la nature à la domination de l’homme

Hannah Arendt -La crise de la culture-

 

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Intronisations !
Les nouveaux animaux sur le P.R.É.

L’inauguration de la Porcherie au Champ de la Garde: Arrivée de Louis Gaston d’Aubain, attendu depuis fin mars par ses futures épouses Catherine d’Alexandra et Isabelle du Haut-et-Beau Mont-Hénin! Alors la lignée de la Famille « de Blanc-Bonheur » croîtra, se multipliera, sera heureuse et aura beaucoup de jambons !!! HOSANNA !

L’inauguration du Poulailler au Grand Rucher : Un coq et quelques poules de la race Combattant du Nord va vivre au Rucher, avec mission naturelle et efficace dit-on, de chasser les Frelons Asiatiques !!!

L’intronisation des poules-naines à la Basse-Cour de la Ferme : Ici aussi un coq et quelques poules nains de la race Lyonnaise, avec mission de rester toujours aussi décoiffés, pondre, et faire des jolis petits filets, sots-l’y-laissent, et autres gésiers, pilons…

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Inauguration au Champ de la Garde
« Le Compost de France »

Pressenti lorsque nous comprenions que la lutte contre les métaux lourds présents dans la « terre » du Champ de la Garde passait, outre nos quotidiens retournements homériques, par la plantation de plantes dites « accumulatrices », l’épisode suivant devait porter sur le traitement desdites plantes une fois chargées… On sait qu’entre autres l’Université de Lorraine à Nancy a obtenu notamment un brevet à partir d’une plante dite « mauvaise » trouvée en Albanie, dont la capacité d’extraction du Nickel serait économiquement viable !!! On rêve de l’espoir qu’un jour on pourrait éviter l’exploitation minière sauvage, brutale et mortifère qui excave sur des centaines d’hectares et des profondeurs énormes, bousillant des régions entières, des nappes phréatiques, des biotopes… pour des siècles, des millénaires… Le Compost de France est donc la première étape dudit traitement.
Là-dessus, nos cultures augmentant, l’élevage de nos cochons aussi avec son cortège de récupérations des fins de marchés forains du quartier, les repas publics… on doit traiter un volume de plus en plus conséquent de « restes ». Enfin, nos voisins de la caserne de la Garde Républicaine nous ayant demandé de l’aide pour organiser la collecte des composts ménagers de leurs résidents, puis ceux des nouveaux habitants de la toute dernière parcelle bétonnée à l’Est du Champ… nous avons profité de la dernière journée RSE avec l’entreprise PWC pour installer, sous le contrôle actif de Benoît et Yvon de l’École du Compost, quelques palettes posant les bases des trois cycles du compostage !
Ceci est donc un avis tout à fait solennel à tous nos voisins et ceux qui de plus loin ont mal au cœur de jeter de la matière organique dans les cycles convenus d’enlèvement d’ordures ménagères, à apporter leurs sacs de compost tous les dimanches après-midi lors des bénis « Travaux Dominicaux d’Agro-Poésie au Champ de la Garde sur le P.R.É. » Vous vous verrez délivrer une mini-formation et des conseils pour vous en sortir sans empuantir vos F3 Haussmanniens, vos HLM ou vos Pavillons… ni être envahis de moucherons ou de rats…


« La poésie, ou l’art d’utiliser les restes. D’utiliser la merde et de vous la faire bouffer ». Aujourd’hui, je ne la définirais peut être plus de cette façon-là. Si on veut comprendre quelque chose, pas grand-chose, au monde, il faut se débarrasser du ressentiment. Le ressentiment, j’en ai encore un peu à l’égard de la société mais de moins en moins et j’espère que dans quelque temps je n’en aurai plus du tout. Au fond, je m’en fous. Mais quand j’écrivais cela, j’étais sous le coup du ressentiment et la poésie consistait à transformer des matières réputées viles en matières acceptées comme nobles, et cela à l’aide du langage. Aujourd’hui le problème est tout différent. Vous ne m’intéressez plus comme ennemi. Il y a quelques années j’étais contre vous. Maintenant je ne suis ni pour vous ni contre vous, je suis en même temps que vous et mon problème n’est de plus m’opposer à vous mais de faire quelque chose où nous soyons pris ensemble, vous comme moi.

Jean Genet, L’ennemi déclaré

Programme complet en pdf : http://www.lafermedubonheur.fr/wp-content/uploads/2019/05/Programme-RDVJ-2019-light.pdf